La baisse des Aides personnalisées au logement
Vous n’avez probablement pas manqué l’information de ces dernières semaines, à savoir que le gouvernement Edouard Philippe a décidé de baisser le montant des APL de 5€. Mais qu’est-ce que cela implique au juste ?
Plan de l'article
Justification de ce changement
Du côté du gouvernement, la baisse des APL (Aides Personnelles au Logement) est justifiée par le fait que celles-ci seraient la cause d’une « augmentation des loyers qui bénéficie aux propriétaires, » d’après le député MoDem Jean-Noël Barrot. Toujours du côté de l’immobilier, l’idée que ces économies de près de 32,5 millions d’euros puisse servir à la construction de logements sociaux a été lancée.
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Cependant, le récent décret du gouvernement datant du 21 juillet 2017 vise à empêcher la construction de ces mêmes logements sociaux : ce sont près de 185 millions d’euros dédiés à cela qui ont été annulé pour le reste de l’année 2017, ce qui correspond à environ 12.000 logements à très faibles loyers qui ne verront pas le jour.
Ce que cela change pour les personnes bénéficiant des APL
Selon la Caisse nationale des allocations familiales, cette baisse de cinq euros touchera plus particulièrement près de 50.000 personnes percevant entre 15 et 19 euros par mois en aides au logement. La baisse les amènerait à percevoir entre 10 et 14€ par mois : cependant, en raison d’un arrêté datant du 3 juillet 1978, ils pourraient ne plus toucher d’APL du tout. En effet, si le montant de l’aide est inférieur à 15 euros par mois, il n’est pas procédé à son versement. Il est estimé que cela représente « seulement » 11 millions d’euros d’économies pour le gouvernement, du fait de la suppression de ces versements.
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Plus globalement, les bénéficiaires des APL sont au nombre de 6,5 millions, dont 800.000 étudiants qui perçoivent cette aide chaque année. Chez les étudiants, il est estimé qu’en moyenne 55% de leur budget mensuel passe dans le loyer : et dans un contexte où le coût du logement se fait de plus en plus important, il y a fort à parier qu’ils seront parmi les plus durement touchés par ces 5 euros mensuels retirés à leurs apports.
En effet, si le gouvernement argumente que la baisse des APL pourrait amener à une baisse des loyers, dans les faits, rien n’oblige actuellement les propriétaires à répercuter la baisse des aides au logement sur les loyers qu’ils demandent. Ceci pourrait donc contribuer à précariser encore plus les groupes de population qui sont déjà en difficulté financière. Il est cependant difficile de prévoir ce que le gouvernement d’Emmanuel Macron a en réserve pour l’immobilier : si vous désirez en savoir plus à ce sujet, vous pouvez suivre ce lien qui vous apportera quelques informations supplémentaires.
Qui est concerné par ce changement
Il s’agit d’une baisse généralisée, effective à partir du mois d’octobre 2017. Elle ne prendra pas en compte le niveau de revenus ou la situation. Le patrimoine entre par contre dans l’équation : par exemple, les locataires dont les parents paient l’ISF seront perdants, de même que ceux dont le patrimoine excède plus de 30.000€.
Ce changement intervient de plus après une première réforme des APL qui a eu lieu en 2016, et touchait déjà les personnes payant un loyer élevé ou possédant une résidence secondaire. Pour plus d’informations quant à la baisse de 2016, ainsi que celle de 2017, je vous invite à visiter cette page qui propose une étude détaillée de ces changements. Il faudra cependant attendre quelques mois avant de pouvoir juger de l’efficacité de cette baisse, et de l’impact de celle-ci sur les populations concernées.